Pour la Savernoise Corinne Stoffel, licenciée au club de Zorn TT/Hochfelden et arbitre de tennis de table depuis la fin des années 80, c’est un rêve qui devient réalité. A 43 ans, elle fait partie 24 arbitres retenus pour les épreuves de tennis de table des prochains Jeux Olympiques qui auront lieu du 5 au 21 août 2016 à Rio de Janeiro.

Elle sera aux Jeux Olympiques de Rio l’an prochain ! C’est un courriel, ultra-confidentiel émanant de l’ITTF, la Fédération internationale de tennis de table, arrivé dans sa boîte électronique il y a une dizaine de jours, qui informe Corinne Stoffel qu’elle est retenue pour arbitrer les épreuves de tennis de table aux prochains JO. « J’étais super-heureuse, j’ai relu plusieurs fois le mail. J’avais du mal à y croire ! Cette nuit-là, impossible de trouver le sommeil, je n’ai pas pu dormir », raconte celle qui a, derrière elle, une belle carte de visite dans le domaine arbitral.

« Après les JO, il ne lui restera plus que les championnats intergalactiques »

Que de chemin parcouru entre ses débuts, fin des années 1980, dans la salle de la Colombe à Altenheim, d’où elle est originaire, et le Riocentro Pavilion 3 à Barra da Tijuca (plus communément appelé Barra), un quartier de Rio de Janeiro au Brésil, où se dérouleront les prestigieuses compétitions internationales de tennis de table.

Arbitre régionale de tennis de table en 1989, puis nationale en 1995, Corinne Stoffel devient internationale en 2006, avant d’obtenir le « Blue badge », le plus haut degré pour un arbitre international, en 2010 et de faire partie des 24 arbitres retenus pour les JO. « C’est la consécration suprême. C’est mon plus beau cadeau de Noël », indique celle qui sera la seule Française sélectionnée (il n’y aura que six Européens retenus).

Une belle brochette d’événements mondiaux

Mais cette prestigieuse sélection n’est pas due au fait du hasard. En effet, Corinne Stoffel possède une belle brochette d’événements mondiaux à son actif, comme trois coupes du Monde, à Magdebourg en 2010, à Paris en 2011 et au Danemark en 2012, un championnat d’Europe en Pologne en 2011, ainsi que deux championnats du monde, à Paris en 2013 et au Japon en 2014. « Après les JO, il ne lui restera plus que les championnats intergalactiques », ajoute en plaisantant Jacques Boni, arbitre national, également du club de Zorn TT/Hochfelden.

Pour la manager des équipes de vente de la boulangerie-pâtisserie Haushalter à Saverne, le compte à rebours a commencé. Dans environ 230 jours, Corinne Stoffel sera aux premières loges dans l’enceinte olympique de Rio de Janeiro pour participer à la cérémonie d’ouverture : « Je ne peux pas imaginer, j’ai toujours regardé les JO à la télé. Si quelqu’un m’avait dit qu’un jour je participerai aux Jeux Olympiques… Les JO, c’est vraiment l’aboutissement d’une carrière. »

La tenue officielle remise à Paris

Auparavant, elle se sera fait remettre à Paris sa tenue officielle d’arbitre et aura participé à un briefing (en anglais) concernant le déroulement du tournoi. Mais participer à cet événement planétaire, ça se prépare aussi. Pour être à la hauteur de la situation, Corinne Stoffel aura l’occasion de se préparer psychologiquement à la compétition, en arbitrant en janvier une épreuve du World Tour qui réunira les meilleurs pongistes mondiaux à Berlin.

Le challenge est grand pour celle qui s’apprête à réviser son anglais, « mais pour le moment, je ne stresse pas ». C’est donc très concentré, mais certainement l’esprit libéré, que le seul arbitre français retenu portera haut les couleurs de son pays, de Saverne et de son club de Zorn TT/Hochfelden. En tous les cas, même si la pression va monter au fur et à mesure qu’on se rapprochera de l’événement, le jeu en vaut la chandelle, car une sélection pour arbitrer les JO n’est proposée qu’une seule fois. Et si Corinne Stoffel reviendra riche de souvenirs, son compte en banque ne sera lui pas beaucoup plus fourni : « Non, rien à voir avec le foot, je toucherai 20 dollars par jour ». Mais même pour moins que cela, elle ne céderait sa place pour rien au monde.